gibet

gibet

n.m. [ du frq. gibb, bâton ]
Potence pour les condamnés à la pendaison ; lieu où elle est installée.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

gibet

(ʒibɛ)
nom masculin
support en bois pour effectuer des pendaisons mener un prisonnier au gibet
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GIBET

(ji-bè ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des ji-bè-z odieux ; gibets rime avec traits, succès, paix, etc.) s. m.
Instrument de supplice pour la pendaison.
Lors bien peu s'en fallut, sans plus longtemps attendre, Que de rage au gibet je ne m'allasse pendre [RÉGNIER, Sat. VIII]
Le valet est un scélérat qui sera par Géronte envoyé au gibet avant qu'il soit demain [MOL., Scap. III, 3]
Fourches patibulaires où l'on exposait les corps des suppliciés.
La populace traîna le corps de l'amiral [Coligni] par les rues, et le pendit par les pieds avec une chaîne de fer au gibet de Montfaucon [VOLT., Henr. II, note.]
Le cadavre embaumé [de Cromwell], que Charles II fit exhumer depuis et porter au gibet, fut enterré dans le tombeau des rois [ID., Mœurs, 181]
On ne voyait que des gibets aux environs de son château [de Louis XI] ; c'était à ces affreuses marques qu'on reconnaissait les lieux habités par un roi [DUCLOS, Hist. Louis XI, Œuv. t. III, p. 358, dans POUGENS]
Gibet, se dit aussi de la croix. Le gibet auquel Jésus fut attaché.

PROVERBES

  • Le gibet ne perd pas ses droits, se dit d'un scélérat qui a échappé une fois de la potence, mais qui finira par y trouver sa juste punition.
  • Le gibet n'est fait que pour les malheureux, se dit pour exprimer que les gens riches et puissants échappent à la punition méritée.

SYNONYME

  • GIBET, POTENCE. Au sens d'instrument de supplice, gibet et potence sont tout à fait synonymes.

HISTORIQUE

  • XIIIe s.
    Et fu pendus à un gibet tout nuef, et à un caignon tout nuef, que la corde ne rompist [, Ch. de Rains, 173]
    Car s'il est mal acquis, tout le leur convient rendre, S'il ne vuelent leur ames au gibet d'enfer pendre [J. DE MEUNG, Test. 330]
  • XIVe s.
    Jeune president, jeune mire [médecin] Font plein gibet, plein cimetire [P. PARIS, Mss. français, t. VI, p. 258]
    Haro ! ce dit Girart, fort gibet convenroit ; Je suis si grans et gros ; comment m'en soustenroit ? [, Girart de Ross. V. 659]
    Estre pendu au gibet de fust ou de pierre [, Ménagier, I, 3]
    Les charpentiers et charrons de Baugency sont tenus de faire à lor cous et despens, par baillant de quoy, les portes et le juybet de la ville [DU CANGE, justitia.]
  • XVIe s.
    Que le siege d'un juge ne soit pas un gibet desja dressé [CALVIN, Instit. 1200]
    Les gens du Vivarès appellent ces paquets-là [raisins empaquetés en feuilles de figuier], supplications et gibets ; et à Paris, où quelques fois les marchands y en apportent, virecots [O. DE SERRES, 242]
    Le repentir vient trop tard au gibbet [COTGRAVE, ]
    Les beaux hommes au gibbet [ID., ]
    Il est plus malheureux que le bois dont on fait le gibbet [ID., ]
    Un qu'en menoit au gibet disoit que ce ne feust pas par telle rue, car il y avoit dangier qu'un marchand luy feist mettre la main sur le collet à cause d'un vieux debte [MONT., I, 296]

ÉTYMOLOGIE

  • Ital. giubbetto, giubbette (le plus ancien exemple est de Dante). D'après Diez, la forme italienne montre que le mot vient de giubba, jupe, de sorte que le giubbetto signifie la petite jaquette, devenue le gibet par une plaisanterie métaphorique ; dans le français l'u se serait changé en i, comme dans ginisse ou génisse, du latin junicem ( i avec un accent long). Cela est possible, plus pourtant pour la forme que pour le sens. En tout cas, cette étymologie reste fort douteuse, les intermédiaires manquant. On remarquera, au XIVe siècle, la forme juybet, qui se rapproche de la forme italienne. Pourtant il n'est pas probable qu'un mot qui se trouve dès la Philippéide sous la forme de gibetum, vienne de l'italien giubbetto. En cet état de la question, il est permis de conjecturer. Or, on trouve, dans de très anciens textes, gibet avec le sens d'une espèce d'arme ; dans d'autres, il signifie un petit engin à lancer des pierres. Ce gibet est le diminutif de gibe ou gibbe, bâton ferré en usage dans la campagne, serpe. Il semble aussi que le vieux verbe giber, remuer les pieds, les mains, appartient au même radical. Peut-on penser que le sens attaché à gibe, gibet a passé au gibet patibulaire, qui est essentiellement un bâton, une fourche ?
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

gibet

GIBET. n. m. Potence où l'on exécute ceux qui sont condamnés à être pendus. Attacher à un gibet. Mener au gibet. Pendre au gibet. Dresser un gibet.

Il se dit aussi des Fourches patibulaires où l'on exposait les corps de ceux qui avaient été pendus.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

gibet


GIBET, s. m. [Gibè; 2e è moy. On ne prononce pas le t.] Potence où l'on exécute les criminels condamnés à être pendus. = On done aussi ce nom aux fourches patibulaires. Le proverbe dit que, le gibet n'est que pour les malheureux, que ce ne sont pas les plus criminels, qui sont punis, et que le gibet ne perd point ses droits; que les méchans sont punis tôt ou tard. = Gibet, potence, (synon.) Le 1er est un mot plus vague: nous apelons également gibet, et la potence où l' on étrangle les coupables, et les fourches patibulaires, où on les expose; et nous disons même que notre Sauveur est mort sur un gibet, et ce gibet est une croix. — Gibet est plutôt le genre du suplice; la potence en est l'instrument. "Le gibet n'est que pour les malheureux: on a dressé la potence, etc. etc. Roubaud, Synonymes.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

gibet

גרדום (ז), עמוד תלייה (ז), תלייה (נ), גַּרְדֹּם, עַמּוּד תְּלִיָּה

gibet

Galgen

gibet

Бесилка

gibet

Galge

gibet

교수대

gibet

galge

gibet

[ʒibɛ] nmgallows pl
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