dériver
1. dériver
v.t. [ lat. derivare, détourner un cours d'eau ]2. dériver
v.i. [ de l'angl. to drive, pousser ]DÉRIVER1
(dé-ri-vé) v. n.HISTORIQUE
- XIIIe s. El [elles] font les flueves deriver [déborder] [, la Rose, 18134]La Seine si se deriva [déborda] [, Chr. fr. mss. de Nangis, sous l'an 1280, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et rive ; Berry, dériper, dériber, déborder. Ce dériver-ci est composé comme arriver ; le sens êt la forme du Berry témoignent qu'il ne faut pas le confondre avec dériver 2, qui vient de rivus.
DÉRIVER2
(dé-ri-vé) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Cant il font paroles d'exhortation, soi ellievent par dedens, de ce ke la grasce de predication est parmi eaz [eux] derivée [, Job, 492]
- XIIIe s. Car Diex li biaus outre mesure, Quant il biauté mist en nature, Il en i fist une fontaine Tousjors corant et tousjors plaine, De qui toute biauté desrive [, la Rose, 16439]
- XIVe s. Se le non de desattrempance est dit et derive de l'autre ou au contraire [ORESME, Eth. 99]Et pour ce son nom est derivé de meur et en differe peu [ID., ib. 33]Accident est derivé et despent de substance [ID., ib. VI (10).]
- XVIe s. Ils avoient bien accoustumé de tout temps de prendre soigneusement la protection des villes extraittes et derivées de la leur [AMYOT, Timol. 3]Pour deriver toute la suspicion du faict sur Agesilaus [ID., Agésil. 38]Sur luy se deriva partie de la haine que l'on portoit à ce Fulvius [ID., Gracques, 44]Tout ainsi comme du chef sourdent et se derivent les nerfs, instruments du sentiment et du mouvement [ID., Moral. Epît. p. 7]La matiere sera derivée en ouvrant les veines proches de la playe [PARÉ, VIII, 14]Souhaitant que cette esmotion chaleureuse [des guerres civiles] qui est parmy nous se peust deriver à quelque guerre voisine [MONT., III, 99]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. deribar, derivar, derrivar ; espagn. derivar ; ital. derivare ; du latin derivare, de de, et rivus, ruisseau.
DÉRIVER3
(dé-ri-vé) v. n.HISTORIQUE
- XVIe s. Est deffendu à tous batteliers de laisser driver leurs bateaux [, Nouv. coutum. génér. t. I, p. 313]Nous le voyons n'avoir eu affaire qu'à se laisser deriver au courant et à la favorable marée de sa prosperité [D'AUB., Hist. Préf. 6]Enfin, les Turcs estans sortis du destroit, Hali qui engageoit tousjours Pertan, derive l'armée ennemie un peu au large [ID., ib. II, 80]Il y vouloit faire driver par la riviere quelques bateaux [ID., ib. III, 30]
ÉTYMOLOGIE
- Dérive.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 3. DÉRIVER. Ajoutez :
DÉRIVER4
(dé-ri-vé) v. a.ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et river.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 4. DÉRIVER. Ajoutez : - HIST. XIIIe s. Les dens [une femme défigurée par le feu ardent] avoit si desrivez, Les gencives si decharnées Et les narines si chevées [creusées], Que tant par est espoantable Qu'ele sembloit un vif deable [GAUTIER DE COINSY, les Miracles de la Sainte Vierge, p. 165, publiés par l'abbé Poquet]
dériver
Il signifie aussi en termes de Médecine, Détourner une cause morbide, l'attirer d'une partie dans une autre.
Il signifie encore, en termes de Grammaire, Faire sortir un mot d'un autre par dérivation propre ou impropre. Dans cette acception, le participe passé est employé comme nom masculin. Condamnable, buvable sont des dérivés.
Il signifie en termes d'Algèbre, à propos des fonctions, Trouver le rapport de l'accroissement d'une fonction à celui de la variable, quand la variable s'accroît d'une quantité de plus en plus petite. Dans cette acception aussi, le participe passé s'emploie comme nom masculin. Les dérivés d'une fonction.
En termes de Physique, Courants dérivés, Courants électriques qui se divisent entre deux points extrêmes.
En termes de Chimie, Corps dérivés ou, comme nom masculin, Dérivés d'un corps, Corps de nature différente que l'on extrait de ce corps. Les dérivés de la houille.
Il s'emploie aussi intransitivement et se dit, au propre, des Eaux qui sont forcées d'abandonner leur cours naturel. On a pratiqué des rigoles qui font dériver en partie les eaux du fleuve dans ce canal.
Il signifie encore figurément Venir de, tirer son origine de. Les conséquences qui en dérivent. C'est de là que dérivent tous nos malheurs. De là sont dérivées tant d'erreurs. Il faut remonter à la source d'où dérivent tant de préjugés.
Il se dit particulièrement, en termes de Grammaire, des Mots qui tirent leur origine de quelque autre. D'où faites-vous dériver ce mot? Ce mot dérive de l'arabe. Beaucoup de termes français dérivent de l'anglais. Un mot dérivé, ou, elliptiquement, Un dérivé.
dériver
dériver
dériver
deriver
Deriver, Deriuare.
Deriver des ruisseaux.
Ce mot est derivé d'un autre, Verbum istud deriuatur ab alio.
deriver
DERIVER, v. n. [1re et dern. é fer.] En termes de Marine, c'est s'écarter de la route qu'on tient en mer. "Les courants nous firent dériver; nous dérivâmes de dix lieuës. = Dans le discours ordinaire, tirer son origine de... "C'est de là que dérivent tous ses malheurs; de là sont dérivées tant d'hérésies. — * Un Auteur moderne le supose actif, puisqu'il l'emploie au passif. "Le même éfet aura été ici dérivé de la même caûse. Croharé. Il faut: sera ici dérivé. Ce verbe prend l'auxil. être. = En Gramaire, il se dit des mots qui tirent leur origine d'un aûtre mot. "Aimable dérive d'aimer. "Beaucoup de mots Français dérivent du grec ou du latin. — On le fait aussi actif, en ce sens. "D'où dérivez-vous ce mot là? Je le dérive du grec.
dériver
ableiten, herleiten, treiben, abtreiben, abweichen, abzweigen, dahingetrieben werden, dahintreiben, derivieren, differentiieren, getrieben werden, shunten, abkommendrift, derive, be adrift, adrift, differentiate, divert, take the derivativeafdrijven, afleiden, aftappen, drijven, opdriftzijn, overdrijven, op drift zijnסטה (פ'), סָטָהaftap, dryfderivi, drividerivar, ir a la derivaderivál, származtatderivarderivare, scarrocciare, trascinarederivar, fazer vir de, ser levado pela corrente, ser levado pela correntezaيَنْجَرِفُbýt unášendriveπεριφέρομαιajelehtiabiti nošen漂流する떠돌다drivezanieść z prądemдрейфоватьdrivaลอยsürüklenmektrôi dạt漂流 (deʀive)verbe intransitif