coude
coude
n.m. [ lat. cubitus ]COUDE
(kou-d') s. m.PROVERBES
- Il ne se mouche pas du coude, on le voit bien sur sa manche, locution par laquelle on fait valoir d'une façon très familière et quelquefois ironique l'habileté de quelqu'un. On dit aussi dans le même sens : il ne se mouche pas du pied.
- Quand on a mal aux yeux, il n'y faut toucher que du coude, c'est-à-dire il ne faut pas porter les doigts à un œil malade, et, figurément, il ne faut pas toucher aux choses pénibles, douloureuses.
HISTORIQUE
- XIIe s. Par som le coute [la main] lui fu du cors partie [, Ronc. p. 115]Sur un cute à un moine li sainz huem s'apuia, En sun seant s'assist.... [, Th. le mart. 139]
- XIIIe s. À genous et à coutes [elle] va la terre incliner [, Berte, XLIII]Mès ce vit il bien tout sans doute Que plus la longor du coute Fu ele levée en l'air amont [RUTEB., II, 136]Tant ont no chevalier aus Sarrazins caplé, Que desci que aus keutes en sont ensanglenté [, Ch. d'Ant. III, 696]Si vous loe et conseille que toutes les foiz que il nous geteront le feu, que nous metons à coutes et à genoulz, et prions nostre Seigneur que il nous gete de ce peril [JOINV., 222]
- XIVe s. Vindrent à l'eglise où il avoit fait espier le conte, et vint par derriere si comme le conte estoit à coudes et à genoulx sur le pavement [, Chr. de St-Denis, f° 253, dans LACURNE]
- XVIe s. Ils se font demander la paix à coudes et à mains jointes [D'AUB., Hist. II, 185]Pour eslargir les coudes des Roiaux [les mettre à l'aise] [ID., ib. III, 218]Lui estant permis de s'en aller la meche esteinte et le mousquet sous le coude [ID., ib. III, 337]Le ply du coulde [PARÉ, IV, 23]Ce nom de coulde est usurpé en trois significations : car quelquesfois il est pris pour toute la partie de la main comprise entre le bras et le poignet ; quelquesfois pour l'os interieur de la susdite partie ; quelquesfois pour la partie superieure du dit os, laquelle tourne dans l'orbite du bras et est appellée olecranon [ID., IV, 26]La vertu assignée aux affaires du monde est une vertu à plusieurs plis, encoignures et coudes, pour s'appliquer et joindre à l'humaine foiblesse [MONT., IV, 131]Ce qui faict veoir tant de cruautez inouies aux guerres populaires, c'est que cette canaille de vulgaire s'aguerrit et se gendarme, à s'ensanglanter jusques aux coudes et deschiquetter un corps à ses pieds, n'ayant ressentiment d'aultre vaillance [ID., III, 109]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, keute ; Berry, code ; provenç. code, coide ; catal. colse ; espagn. codo ; ital. cubito ; du latin cubitus.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- COUDE. Ajoutez :
- Cette locution, aujourd'hui inusitée, représente un homme couché de façon que le coude appuie sur l'oreille.
coude
Fam., Jouer des coudes, Se frayer un passage dans une foule. Il se dit aussi figurément de Quelqu'un qui sait se pousser dans le monde, avancer dans une carrière en écartant ses rivaux. Pour être arrivé à une si belle situation, il lui a fallu terriblement jouer des coudes.
Se sentir, se serrer les coudes, Se serrer les uns contre les autres et figurément S'entraider.
Fig. et pop., Lever le coude, Boire beaucoup.
Il désigne, par extension, l'Endroit de la manche qui couvre le coude. Son veston ne vaut plus rien, il a les coudes percés, il est percé aux coudes.
Il se dit par analogie de l'Angle que présente un mur, une rivière, une allée, etc., à l'endroit où sa direction change brusquement. Cette muraille fait un coude. La rivière forme le coude en cet endroit. À l'endroit où la route fait le coude. Cette branche a un coude à la moitié de sa longueur.
coude
Le Coude, Ancon, anconos, Cubitus, Alij scribunt Coubde, Coubdée.
De quoy on soubtenoit le coude, Cubitale.
coude
COUDE, s. m. COUDÉE, s. f. [Kou-de, dé-e; 2e e muet au 1er, é fer. et long au 2d.] Le coude, est la partie extérieure du brâs, à l'endroit où il se plie. "Doner un coup de coude. Il est incivil de manger les coudes sur la table. — Hausser le coude (st. prov.), boire beaucoup, et quelquefois, boire trop et s'enivrer. — Coude, se dit aussi de l'endroit de la manche qui couvre le coude. — Coude d'une murâille, d'une rivière; angle qu'elles font en certains endroits: "Cette murâille, cette rivière fait un coude.
COUDÉE, exprime toute l'étendûe du brâs, depuis le coude jusqu'au bout du doigt du milieu. Avoir ses coudées franches, c'est, au propre, être au large; au figuré, avoir la liberté de faire ce qu'on veut. "M. de Turenne a ses coudées franches, de sorte que nous ne sommes plus pressés d'aucun endroit. Sév. — Coudée, est aussi une mesûre qui est d'un pied et demi. Cette murâille avoit tant de coudées de haut.
coude
Ellbogenelbow, bend, knee, pokeelleboog, bocht, kniestukמרפק (ז), מַרְפֵּקcolzealbueαγκώναςkubutocodokyynärpääkönyökgomito肘, ひじ팔꿈치anconalbuełokiećcotoveloarmbågedirsekkhuỷu tay肘локоть, лукаمِرْفَقloketlakatข้อศอก彎頭 (kud)nom masculin
coude
[kud] nmdonner un coup de coude à qn → to nudge sb
coude à coude → shoulder to shoulder, side by side
jouer des coudes → to push and shove
jouer des coudes pour entrer
Il a fallu jouer des coudes pour entrer → We had to elbow our way in.
se mettre le doigt dans l'œil jusqu'au coude (se méprendre totalement) → to be completely mistaken, to get it completely wrong