coude

coude

n.m. [ lat. cubitus ]
1. Région du membre supérieur de l'homme correspondant à l'articulation du bras avec l'avant-bras.
2. Partie de la manche de vêtement qui recouvre le coude : Renforcer les coudes d'un veston.
3. Angle saillant, changement brusque de direction ; courbure brusque d'un objet : La route fait un coude. Souder un coude pour abouter deux tuyaux.
Coude à coude,
en étant très proches, très solidaires : Travailler coude à coude avec les membres de son équipe.
Faire du coude à qqn,
le pousser légèrement avec le coude pour attirer son attention.
Huile de coude,
Fam. efforts intenses déployés pour mener qqch à bonne fin.
Jouer des coudes,
Fam. se frayer un chemin dans la foule en bousculant les gens ; fig., agir sans scrupule pour arriver à ses fins.
Lever le coude,
Fam. boire beaucoup.
Se serrer ou se tenir les coudes,
se soutenir mutuellement.
Sous le coude,
en attente, en suspens : Le projet est sous le coude.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

COUDE

(kou-d') s. m.
La partie de l'articulation du bras avec l'avant-bras qui est opposée à la saignée, ou, anatomiquement, angle saillant formé par l'apophyse olécrane à la partie postérieure de l'articulation du bras avec l'avant-bras. Il lui donna un coup de coude.
[Un homme déguenillé qui a] Ses grègues aux genoux, au coude son pourpoint [RÉGNIER, Sat. II]
Plusieurs se parlèrent des yeux et du coude en se retirant, et puis à l'oreille bien bas [SAINT-SIMON, 60, 13]
Je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement [MONTESQ., Lett. pers. 24]
Coude à coude, si près qu'on se touche les coudes.
En ce cercle Mme la princesse était à la tête des duchesses, en retour comme elles, et coude à coude de la première [SAINT-SIMON, 64, 73]
Fig. Mettre les mains jusqu'au coude dans quelque chose, en prendre sans réserve, et aussi s'enfoncer tout à fait dans quelque chose, dans quelque sujet. On dit dans le même sens, mettre le bras jusqu'au coude. Fig. Hausser le coude, aimer à boire, faire un excès de boisson.
M. le duc de Bourgogne fut si aise qu'il en haussa le coude jus qu'à tenir des propos si joyeux qu'il ne pouvait le croire le lendemain [SAINT-SIMON, 271, 170]
Terme de vétérinaire. Région du membre antérieur ayant pour base l'olécrane ou partie principale de l'os cubitus.
Endroit de la manche qui correspond au coude. Son habit est percé au coude.
Sa mère [de l'abbé de Mailly] l'y força [à l'état ecclésiastique], et lui laissa percer les coudes jusqu'à ce qu'il se fît prêtre [SAINT-SIMON, 150, 185]
Dois-je trouver mauvais qu'un méchant pourpoint noir, Qui m'a duré deux ans, soit percé par le coude ? [SCARRON, dans RICHELET]
Angle saillant, brusque changement de direction. Cette muraille fait un coude.
La rivière faisait un coude au pied du verger [J. J. ROUSS., Hél. IV, 11]
Ici le chemin qui se dirigeait E. et O. fait un coude et tourne au N. [CHATEAUB., Itin. II, 235]
Endroit d'un cep d'où sort la branche qui donne le raisin. Coude de baïonnette, partie cylindrique et courbée de la baïonnette des fusils de munition. Bout de tuyau de plomb servant à raccorder, dans le tournant d'une conduite, les tuyaux de fer. Bout de tuyau en tôle par lequel on change la direction d'une suite de tuyaux de poêle.

PROVERBES

  • Il ne se mouche pas du coude, on le voit bien sur sa manche, locution par laquelle on fait valoir d'une façon très familière et quelquefois ironique l'habileté de quelqu'un. On dit aussi dans le même sens : il ne se mouche pas du pied.
  • Quand on a mal aux yeux, il n'y faut toucher que du coude, c'est-à-dire il ne faut pas porter les doigts à un œil malade, et, figurément, il ne faut pas toucher aux choses pénibles, douloureuses.

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Par som le coute [la main] lui fu du cors partie [, Ronc. p. 115]
    Sur un cute à un moine li sainz huem s'apuia, En sun seant s'assist.... [, Th. le mart. 139]
  • XIIIe s.
    À genous et à coutes [elle] va la terre incliner [, Berte, XLIII]
    Mès ce vit il bien tout sans doute Que plus la longor du coute Fu ele levée en l'air amont [RUTEB., II, 136]
    Tant ont no chevalier aus Sarrazins caplé, Que desci que aus keutes en sont ensanglenté [, Ch. d'Ant. III, 696]
    Si vous loe et conseille que toutes les foiz que il nous geteront le feu, que nous metons à coutes et à genoulz, et prions nostre Seigneur que il nous gete de ce peril [JOINV., 222]
  • XIVe s.
    Vindrent à l'eglise où il avoit fait espier le conte, et vint par derriere si comme le conte estoit à coudes et à genoulx sur le pavement [, Chr. de St-Denis, f° 253, dans LACURNE]
  • XVIe s.
    Ils se font demander la paix à coudes et à mains jointes [D'AUB., Hist. II, 185]
    Pour eslargir les coudes des Roiaux [les mettre à l'aise] [ID., ib. III, 218]
    Lui estant permis de s'en aller la meche esteinte et le mousquet sous le coude [ID., ib. III, 337]
    Le ply du coulde [PARÉ, IV, 23]
    Ce nom de coulde est usurpé en trois significations : car quelquesfois il est pris pour toute la partie de la main comprise entre le bras et le poignet ; quelquesfois pour l'os interieur de la susdite partie ; quelquesfois pour la partie superieure du dit os, laquelle tourne dans l'orbite du bras et est appellée olecranon [ID., IV, 26]
    La vertu assignée aux affaires du monde est une vertu à plusieurs plis, encoignures et coudes, pour s'appliquer et joindre à l'humaine foiblesse [MONT., IV, 131]
    Ce qui faict veoir tant de cruautez inouies aux guerres populaires, c'est que cette canaille de vulgaire s'aguerrit et se gendarme, à s'ensanglanter jusques aux coudes et deschiquetter un corps à ses pieds, n'ayant ressentiment d'aultre vaillance [ID., III, 109]

ÉTYMOLOGIE

  • Picard, keute ; Berry, code ; provenç. code, coide ; catal. colse ; espagn. codo ; ital. cubito ; du latin cubitus.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    COUDE. Ajoutez :
    Fig. Mettre l'oreille sous le coude à quelqu'un, le rassurer.
    Vous me mandez que les bravades de votre partie vous font douter que vous n'ayez quelque arrêt à votre préjudice ; c'est peut-être afin que je vous mette l'oreille sous le coude [MALH., Lexique, éd. L. Lalanne.]
  • Cette locution, aujourd'hui inusitée, représente un homme couché de façon que le coude appuie sur l'oreille.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

coude

COUDE. n. m. Partie extérieure du bras, à l'endroit où il se plie. Il était appuyé sur le coude. Il lui donna un coup de coude. Il le poussa du coude. Il a les coudes fort pointus. Manger avec ses amis en toute liberté, les coudes sur la table. Par analogie, Le coude d'un tuyau.

Fam., Jouer des coudes, Se frayer un passage dans une foule. Il se dit aussi figurément de Quelqu'un qui sait se pousser dans le monde, avancer dans une carrière en écartant ses rivaux. Pour être arrivé à une si belle situation, il lui a fallu terriblement jouer des coudes.

Se sentir, se serrer les coudes, Se serrer les uns contre les autres et figurément S'entraider.

Fig. et pop., Lever le coude, Boire beaucoup.

Il désigne, par extension, l'Endroit de la manche qui couvre le coude. Son veston ne vaut plus rien, il a les coudes percés, il est percé aux coudes.

Il se dit par analogie de l'Angle que présente un mur, une rivière, une allée, etc., à l'endroit où sa direction change brusquement. Cette muraille fait un coude. La rivière forme le coude en cet endroit. À l'endroit où la route fait le coude. Cette branche a un coude à la moitié de sa longueur.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

coude

Le Coude, Ancon, anconos, Cubitus, Alij scribunt Coubde, Coubdée.

De quoy on soubtenoit le coude, Cubitale.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

coude


COUDE, s. m. COUDÉE, s. f. [Kou-de, dé-e; 2e e muet au 1er, é fer. et long au 2d.] Le coude, est la partie extérieure du brâs, à l'endroit où il se plie. "Doner un coup de coude. Il est incivil de manger les coudes sur la table. — Hausser le coude (st. prov.), boire beaucoup, et quelquefois, boire trop et s'enivrer. — Coude, se dit aussi de l'endroit de la manche qui couvre le coude. — Coude d'une murâille, d'une rivière; angle qu'elles font en certains endroits: "Cette murâille, cette rivière fait un coude.
   COUDÉE, exprime toute l'étendûe du brâs, depuis le coude jusqu'au bout du doigt du milieu. Avoir ses coudées franches, c'est, au propre, être au large; au figuré, avoir la liberté de faire ce qu'on veut. "M. de Turenne a ses coudées franches, de sorte que nous ne sommes plus pressés d'aucun endroit. Sév.Coudée, est aussi une mesûre qui est d'un pied et demi. Cette murâille avoit tant de coudées de haut.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

coude

nom masculin coude
Angle saillant.
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004
Traductions

coude

Ellbogenelbow, bend, knee, pokeelleboog, bocht, kniestukמרפק (ז), מַרְפֵּקcolzealbueαγκώναςkubutocodokyynärpääkönyökgomito肘, ひじ팔꿈치anconalbuełokiećcotoveloarmbågedirsekkhuỷu tayлокоть, лукаمِرْفَقloketlakatข้อศอก彎頭 (kud)
nom masculin
1. partie du bras qui se plie se cogner le coude
2. endroit où une chose n'est plus droite La route fait un coude.
Kernerman English Multilingual Dictionary © 2006-2013 K Dictionaries Ltd.

coude

[kud] nm
(ANATOMIE)elbow
donner un coup de coude à qn → to nudge sb
coude à coude → shoulder to shoulder, side by side
jouer des coudes → to push and shove
jouer des coudes pour entrer
Il a fallu jouer des coudes pour entrer → We had to elbow our way in.
se mettre le doigt dans l'œil jusqu'au coude (se méprendre totalement) → to be completely mistaken, to get it completely wrong
[tuyau, route] → bend
faire un coude → to bend
Collins English/French Electronic Resource. © HarperCollins Publishers 2005