compère
compère
n.m. [ lat. compater, parrain, de cum, avec, et pater, père ]compère
(kɔ̃pɛʀ)nom masculin
COMPÈRE
(kon-pê-r') s. m.PROVERBE
- Tout se fait ou tout va par compère et par commère, c'est-à-dire tout se fait par faveur, protection, recommandation.
HISTORIQUE
- XIIIe s. À la parfin se porpensa Que son compere [il] proiera Que por Dieu li doint, sil conmande, Ou poi ou grant de sa viande [, Ren. 964]Il est compaires de Dieu, porce qu'il est en estat de grace et sans pechié [BEAUMANOIR, Concl.]Frere Hugue, compere le roy du conte d'Alençon [compère du roi, dont il avait tenu un des fils sur les fonts baptismaux] [JOINV., 268]
- XVe s. Quand le roi d'Angleterre entendit que ceux de Gand avoient occis Jacques d'Artevelle son grand ami et son cher compere.... [FROISS., I, I, 249]Un autre très honneste bourgeois se leva et dit tout ainsi qu'il feroit compagnie à son compere sire Eustache de Saint-Pierre [ID., I, I, 321]
- XVIe s. À la droite des comperes [les Suisses] prenoit place en marchant le regiment de Sarlabons [D'AUB., Hist. I, 305]Le roi de Navarre s'alla jetter dans le lict du duc de Guise, et avec les alliances qu'ils avoient fait de maistre et de compere, eurent plusieurs familiers discours [ID., ib. II, 187]Et n'avoit rien si odieux que l'on eust dit de luy, qu'il estoit parvenu par compere ou par comere [CARL., I, 19]Plus sont de comperes que d'amis [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 373]Il n'y a ni compere ni commere, l'enfant est chrestien [OUDIN, Curios. franç.]Qui de mastin fait son compere, plus de baston ne doit porter [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Picard et wallon, copère ; provenç. compaire ; catal. compare ; espagn. et ital. compadre ; de com.... et père.
compère
Par extension, il se dit familièrement de Quelqu'un avec qui on vit habituellement, à qui l'on parle librement. Qu'en dites-vous, mon compère?
Fam., Être compère et compagnon avec tout le monde, Être très familier avec tout le monde.
Tout se fait, tout va par compère et par commère, Tout se fait par faveur et par recommandation.
Fam., C'est un bon compère, C'est un bon compagnon, un homme agréable et de bonne humeur.
Fam., C'est un rusé compère, C'est un homme adroit, subtil et artificieux.
Il se dit encore de Celui qui est secrètement d'intelligence avec un escamoteur, avec un charlatan, pour l'aider à faire ses tours, à abuser le public, et, en général, de Toute personne qui en seconde une autre pour quelque supercherie. Cet escamoteur, ce charlatan a des compères, est bien secondé par ses compères. Un tel prépare ses bons mots, et il a un compère qui l'aide à les amener dans la conversation.
Il se dit spécialement, en termes de Théâtre, d'Un des deux principaux personnages d'une Revue. Voyez COMMÈRE.