changé

change

CHANGE. n. m. Action de changer, troc d'une chose contre une autre. Il n'est guère usité, en ce sens, que dans ces locutions : Gagner au change, Perdre au change.

Il signifie, en termes de Banque, Conversion d'une monnaie en une autre monnaie équivalente ou de billets de banque contre de la monnaie. Faire le change. Change de monnaie. Bureau de change.

Il signifie encore Prix demandé pour convertir la monnaie en une autre monnaie ou pour remettre une somme d'une place sur une autre place. Le change sur Berlin, sur Londres est de tant pour cent. Le change a augmenté. Le change est au pair. Le change est haut. Le change est bas. Le change est désavantageux. Coter le change, Marquer le taux du change.

Il se dit aussi de la Remise d'une somme d'une ville sur une autre ville. Cette remise peut être réalisée au moyen de numéraire ou d'effets de commerce qu'on appelle Lettre de change ou simplement Change. Je vends, j'achète du change, j'ai besoin de change.

Il désigne aussi l'Écart entre la valeur nominale d'une monnaie et la valeur pour laquelle cette monnaie est acceptée dans la circulation.

Il désigne, par extension, le Lieu où se font ces opérations. Aller au change.

Fig. et fam., Rendre le change à quelqu'un, Lui faire une réplique ingénieuse ou vive, lui rendre la pareille.

Agent de change. Voyez AGENT.

En termes de Chasse, il signifie Substitution que fait une bête poursuivie par les chiens d'une autre bête qu'elle met à sa place. La bête donne le change. Les chiens prennent le change, tournent au change, Ils quittent la bête qui a été lancée pour courir la nouvelle bête. Les chiens gardent le change, ne tournent pas au change, Ils ne se laissent pas emporter après la nouvelle bête et continuent à chasser la bête qui a été lancée.

Fig., Donner le change à quelqu'un, Détourner adroitement quelqu'un du dessein, des vues qu'il peut avoir, en lui donnant lieu de croire une chose pour une autre. Prendre le change, Se laisser tromper de cette manière, par ignorance ou par simplicité ou Se tromper, se méprendre sur un objet, sur une affaire. Faire prendre le change à quelqu'un, Le tromper, l'induire en erreur.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

change

Change, Permutatio pecuniae, Collybus, Bud. Et la place et endroit de la ville où les changeurs ont leurs boutiques. Selon ce on dit le pont aux changes. Et en fait de venerie Change est l'opposite du droit, Estant le droit le Cerf qui a esté lancé et est poursuivy des chiens: et le change, le Cerf, qui n'est lancé ni poursuivy, mais estant rencontré des chiens est chassé et poursuivy au lieu du droit, ainsi dit-on le change est la harde de cerfs, ou le cerf lancé et poursuivy se mesle pour faire perdre cognoissance aux chiens courans, et leur faire poursuyvre un autre cerf au lieu de luy, de là procede ceste phrase. Le droit fuit avec le change, qui est quand le cerf lancé et poursuivy ne veut abandonner la harde où il s'est meslé, laquelle effroyée des chiens fuit à vau de route, ains fuit parmy icelle. Et ceste autre phrase, les chiens blancs et fauves gardent bien le change, dont le contraire est Prendre le change. Garder le change, c'est en venerie, ne prendre le change pour le droit, Canes ab omni alio ceruo abstinere quam quem persequuntur, Prendre le change, c'est abandonner le droit et chasser un autre cerf, que celuy qui a esté lancé et commencé à courir. Selon ceste signification par metaphore on dit d'un homme marié qu'il va au change, quand au lieu d'avoir compagnie à sa femme il va à une autre.

Faire quelque change, Mutare aliquid cum aliquo.

Les changes, Argentariae, et mensariae, et nummulariae, B.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

change


CHANGE, s. m. [1re lon. 2e e muet.] 1°. Troc d'une chôse contre une aûtre; il ne se dit, en ce sens, que dans les phrâses suivantes: gagner au change, perdre au change. — On dit figurément, d'un homme qui répond vivement et ingénieûsement à un aûtre, qui le veut râiller, qu'il lui a rendu le change, qu'il lui a doné son change. De ces deux expressions, la 1re est du bon style; l'autre, du st. fam. = 2°. En termes de Vènerie, on dit, prendre le change, garder le change, doner le change. Les deux 1ers se disent des chiens, ou qui quitent la bête qu'il chassent pour courir après une aûtre; ou qui continuent à chasser la première, sans se laisser détourner. Le 3e se dit de la bête qui fait prendre le change aux chiens. — On dit, en ce sens, doner le change à quelqu'un, le détourner adroitement du dessein, ou de la pensée qu'il a; et prendre le change, se laisser ainsi tromper. "Est-ce à moi que vous voulez donner le change? "Il a pris le change; il s'est laissé duper. On dit aussi ce dernier, lorsque, dans un raisonement, on sort de son sujet, pour s'atacher à des chôses dont il n'est pas question: Vous prenez le change; ce n'est pas de cela qu'il s'agit. — * Plusieurs disent, doner et prendre l'échange, pour le change: c'est un vrai barbarisme; et j'ai été fort surpris de le trouver dans le Journal de Littératûre. "Il (le Parterre) ne prend pas l'échange sur les bons et les mauvais ouvrages, sur les bons et les mauvais Auteurs. — C' est sans doute une faûte d'impression.
   3°. CHANGE, lieu où l' on va changer des pièces de monnoie pour d'aûtres. — Banque, métier de faire tenir de l'argent d'une Ville à une aûtre, de place en place. Faire le change; Courtier, Agent de change; lettre de change. — La place même où s'assemblent les Banquiers. — Le prix que le Banquier prend pour l'argent qu' il fait remettre: "Le change d'ici à telle place est de tant pour cent. Le change est au pair; le change a augmenté. — L'intérêt de l'argent qu'on prête selon le cours de la place: prendre, doner à change.
   Rem. * Change, s'est dit aûtrefois pour changement.
   O que nos fortunes prospères
   Ont un change bien aparent!
       Malherbe.
  Quoi! vous apelez crime un change raisonable.
      Corn.
"Voir punir son change. — Son change est odieux. Id.
   Corneille dit aussi, bailler le change, pour doner le change: c'est que de son temps on disait souvent bailler pour doner.
   Mais insensiblement je baille ici le change.
       Ép. à Ariste.

changé


CHANGÉ, ÉE, adj. On dit qu'un homme est bien changé, qu'une femme est bien changée; qu'ils ont le visage bien changé, soit par l'âge, soit par la maladie. "D'Orval est malade aussi: comme il est changé! Th. d'Éduc. Être bien changé, c'est aussi avoir changé entièrement de sentimens, ou, de moeurs et de conduite.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Synonymes et Contraires

changé

adjectif changé
Le Grand Dictionnaire des Synonymes et Contraires © Larousse 2004