Tandem : A Tale of Shadows - Critique

Sombres énigmes pour Emma et Fenton

Tandem : A Tale of Shadows est un Puzzle Plateformer surfant sur le classique duo d’ambiance Victorienne/Burtonienne. Disponible depuis le 21 octobre 2021 sur PlayStation, Xbox, PC et Switch, le titre signé Monochrome Paris nous propose d’incarner de façon asymétrique les personnages d’Emma, fillette de dix ans, accompagnée de l’ours en peluche magique, Fenton. Si Tandem dispose d'une ambiance plutôt réussie, ainsi qu’un gameplay bien réfléchi, la tableau est noirci de soucis techniques pouvant gâcher votre aventure.

Emma, votre premier protagoniste se lance dans une enquête ayant pour but d’élucider la mystérieuse disparition du jeune Thomas Kane, fils d’un célèbre couple de magiciens. Durant son enquête, elle fera la rencontre fortuite d’un ourson nommé Fenton, semblant être tombé accidentellement d’une diligence roulant en direction du Manoir de la famille Kane. C’est là que commence votre aventure.

A la recherche de l’enfant perdu

Comptez entre 5 à 6 heures de jeu pour boucler votre aventure en compagnie du duo. À l’heure actuelle, aucune annonce n’amorce l’arrivée de contenu à venir, cependant nous pouvons facilement imaginer les concepts réutilisés via des DLC ou une potentielle « suite » sans en être une.

Fenton constitue la partie plateformer du titre.

Si l’histoire n’est pas le point d’orgue de Tandem, celle-ci se dévoilera au fil de votre progression à travers quelques cinématiques d’introduction en début de chapitre, ou des secrets en guise de collectibles apportant un peu plus de contexte à l’intrigue et au lore du titre. Toutefois, le jeu aurait mérité un plus grand soin dans son scénario. Lorsqu’une oeuvre tend à exploiter un univers atypique ou décalé, nous ressentons rapidement le besoin de comprendre les choses et en savoir plus sur ce monde étrange proposé par le créateur. Ici, tout est assez classique et la fin pourra décevoir plus d’un joueur.

Pire encore, la mise en scène est à son plus simple appareil : Emma n’ouvre pas la bouche quand elle parle et le jeu d’actrice de la comédienne interprétant la jeune fille n’est pas vraiment de qualité. Sa voix finit même par être particulièrement agaçante au fil de votre progression.

Les énigmes apportent un peu de Lore au jeu.

Néanmoins, Tandem n’est pas véritablement là pour son scénario, mais son gameplay. Sur ce point, Monochrome Paris nous offre un Puzzle Plateformer plutôt réussi et riche de nombreuses bonnes idées. Le jeu vous propose d’incarner alternativement Emma ou Fenton grâce à la simple pression d’une touche. Cependant, nos deux protagonistes ne se situent pas sur le même « plan. » Là où la jeune fille se déplace dans l’étrange manoir, l’ours, lui, évolue que par la lumière et l’ombre. La tâche incombe donc à Emma (et à vous) de trouver des astuces pour permettre à Fenton de se déplacer et de lui offrir la possibilité d’accéder à un objet ou interrupteur permettant à la demoiselle de se mouvoir à son tour. Vous avez ici le principe basique du jeu. À savoir que Tandem arrive habilement à se renouveler et à nous proposer des énigmes suffisamment intéressantes tout au long de sa traversée.

Tandem en deux temps

Tandem est parfois inégal dans la constitution de ses énigmes. Si la première partie est quelque peu poussive, le jeu devient plus riche et intéressant au fil de votre progression à travers les 45 niveaux du jeu dispatchés en plusieurs « mondes » représentant le Manoir. Vous passerez par les sous-sols, la bibliothèque, les jardins ou encore la cuisine. J’ai finalement pris plaisir à progresser dans le titre grâce à l’ajout continu de nouvelles mécaniques de gameplay lors des chapitres, aux variations de jeu entre les phases de plateforme avec Fenton ou les différentes énigmes.

Classique, efficace.

Cependant, à vouloir jouer sur deux tableaux, Tandem souffre de quelques défauts tel qu’un manque de précision sur les mouvements de nos personnages, des actions contextuelles quelque peu capricieuses ou de sérieuses lacunes de lisibilité du jeu. De même, la difficulté du titre est globalement accessible. Malgré cela, j’ai pu la trouver inégale par moments. Le tout provoque une frustration une fois la manette en main à plusieurs reprises et donne la sensation que Tandem nécessite d’être domptée avant d’être apprécié.

En termes de technique et d’inspiration, Tandem est également en dents de scie. Le titre n’est pas une leçon, mais ne manque clairement pas de charme. Il se targue même d’avoir quelques effets esthétiquement réussis, mais souffre de bugs visuels disgracieux çà et là. Comme cité plus haut, l’univers de Tandem se situe dans le duo classique de l’ère victorienne saupoudré d’une touche Tim Burton, et nous rappelle même parfois une certaine Alice selon AMERICAN McGEE.

Saluons au passage la bande originale composée par les très talentueux Guillaume Nicollet. Celle-ci sait se faire discrète quand il le faut tout en proposant de très bons passages creepy pour assombrir encore un peu l'ambiance du titre.

Les petites cinématiques sont sympathiques mais démontrent les faiblesses techniques du jeu

Verdict

Suffisamment nouveau pour susciter l'intérêt lors de son annonce, l’univers de Tandem est un brin « facile » de mon point de vue et manque d’une identité propre. Rien de bien grave toutefois, mais ne vous attendez pas à un monde innovant ou riche de belles idées « esthétique. » Tandem saura vous faire soupirer, voir poser votre manette quelques minutes (mieux que la jeter) faute d’une « difficulté vicieuse », mais surtout une sensation de frustration pour cause d’une technique parfois maladroite. Toutefois, son principe de jeu et son ambiance vous donneront également beaucoup de plaisir durant sa progression. Quelquefois très inspiré, le titre reste une bonne surprise et vous donnera envie de vous plonger toujours plus profondément dans son sombre univers pour tenter de le comprendre un peu plus.

Dans cet article

Tandem : A Tale of Shadows

Monochrome Paris | 21 octobre 2021
  • Plate-forme / Sujet

Test Tandem : A Tale of Shadows, sombres énigmes pour Emma et Fenton

7
Bon
Tandem : A Tale of Shadows dispose d’une mise en scène très sommaire et d’une technique inégale. Le jeu trouve sa force dans son gameplay bien pensé, mais souffrant parfois d’une finition maladroite.
Tandem : A Tale of Shadows