Dead Cells Immortalis - Critique

Tête de flamme, t'as la queue qui crame

Ce mercredi est sorti sur ADN Dead Cells Immortalis, première adaptation du jeu vidéo de Motion Twin, par le studio des Kassos Bobbypills. On s'est regardé les 10 épisodes d'affilé et il y a de quoi être content du résultat !

Quand la plateforme ADN a annoncé à Annecy en 2023 une adaptation de Dead Cells, il était difficile d'imaginer le résultat tant le metroidvania de Motion Twin peut être protéiforme. Mais en sachant qu'il y a le studio Bobbypills à la production, ce n'est plus l'ambiance qu'on pouvait penser au départ et cela donne un mix de références plus ou moins subtiles et d'humour gras franchouillard plutôt bien dosé.

Bobbypills on ne les présente plus, les trublions de l'animation pour adulte made in France sont dans le game depuis un moment désormais. Des Kassos à Monsieur Flap en passant par les errements de Blackpills et ses séries inédites (Vermin et Peepoodo en tête), la recette est toujours un peu la même. La patte est difficile à imiter : de la parodie irrévérencieuse, un trait un peu sale et maladroit comme crayonné à la va-vite qui colle à l'ambiance cradingue et gentiment beauf de leurs productions, des couleurs criardes et l'esprit Balak.

Cette fois ils s'attaquent à une grosse licence qu'ils ne sortent pas de leur imagination, Dead Cells. Un rogue-like, metroidvania, vendu par millions, fleuron du jeu vidéo local, avec un lore cryptique qu'on découvre en observant le décors et grappillant des indices sur les cadavres. Autant dire qu'on peut faire tout et n'importe quoi avec Dead Cells, on peut même faire une série d'animation pleine de sakuga du niveau de Jujutsu Kaisen Saison 2 où le héros massacre à tour de bras en traversant les niveaux du jeu. Mais Bobbypills étant ce qu'ils sont, ils ont pris une approche plus originale.

Univers de magie aux relents moyenageux, Dead Cells Immortalis nous emmène dans l'épopée de Laure Esposito, prêtresse de la vérité à la recherche de l'élu. Un immortel sans nom à la tête enflammé. En le trouvant elle découvre que c'est un gros con misogyne imbu de lui-même et qu'ils ne sont pas prêt d'avoir le cul hors des ronces si elle le pousse pas un peu à se sortir les doigts.

Objectif, tuer le roi, en abattant d'abord toute sa main pour l'atteindre, le tout en évitant de finir rongé par le mal-être. Une aventure aussi express qu'intense : à raison de 5 minutes par épisode, il se passe un paquet de chose ! Les joueurs vont vite déceler des petites miette de fanservice qui font plaisir enveloppées dans des vannes grassouillette avec un héros tocard attachant et une héroïne qui porte le destin du monde à elle seule en supportant un mec imbuvable qu'elle est obligée de se coltiner car malgré ses défaut c'est le seul espoir qu'il leur reste.

Dead Cells Immortalis est donc de fait moins trash et cul qu'un Kassos et tant mieux car ça ne collerait pas à l'univers, l'écriture se rapproche de ce qu'on peut trouver sur Monsieur Flap et ça marche. Ce n'est pas toujours incroyable mais ça fonctionne, l'humour passe et ils arrivent à poser des instants plus pesants ou tragiques sans jurer avec le reste. La main du roi est aussi drôle et ridicule que ses membres sont dangereux, on apprécie leur style méchant de super-sentai.

L'animation est volontairement limité, ce qui convient au propos. Le trait hésitant et les couleurs en aplat permettent d'atténuer la cruauté de l'univers, ce qui n'empêche pas la série d'avoir des fulgurances technique et des idées de mise en scène plutôt sympas.

Verdict

Réimagination cartoonesque réussie d'un univers de jeux vidéo qui ne s'y prête pas forcément. On s'amuse des multiples renvois à l'oeuvre d'origine, c'est fun, bien réalisé, et ça se regarde d'une traite avec des épisodes plutôt courts. Exclusif à ADN, la première partie est d'ores et déjà disponible mais il vous faudra attendre le 26 juin pour la fin de cette série. Qui appelle peut-être une suite ?

Dans cet article

Critique Dead Cells Immortalis

7
Bon
Dead Cells Immortalis n'invente pas l'eau chaude mais Bobbypills réussi une adaptation amusante d'un univers connu à leur sauce potache, avec un peu plus de finesse que d'ordinaire et un duo de héros attachants.
Dead Cells Immortalis